My Blue Valentine

NAVM ou Note à Vous Même : Cet article sortira un chouilla du contexte premier ou Évelyne Thomas, je ne te regarde jamais mais je veux l'adresse de ton coiffeur...

My Blue Valentine est concrètement mon film d'amour préféré, celui qui match à chaque fois, qui me fait pleurer à chaudes larmes, pas un teenage movie gnangnan sur des amours impossibles (je n'ai rien contre, j'ai particulièrement kiffé la scène avec Kiss me des Sixpence None The Richer dans She's All That), un de ces films qui capte toute l'émotion, tout le ressentiment des rapports dans une relation amoureuse, là plus particulièrement le couple formé par Ryan Gosling (ouais ouais) et Michelle Williams.

Ce film met en parallèle le début et la fin d'une histoire d'amour, des rapports que cela implique entre les deux protagonistes, les images des débuts s'entremêlant à ceux de la fin. 

Si là tout de suite, aujourd'hui encore j'ai ce film dans la peau, c'est parce que des ruptures j'en ai vécu ; comme plein de gens dans le monde, hier, maintenant et demain.

Comme souvent dans ces cas là, on cherche à faire le point, à détricoter l'histoire; à reprendre des débuts jusqu'à la fin, à comprendre ce qui a dysfonctionné; pour ma part et à chaque fois, à atteindre et à dissocier le vrai, le faux, ma pathologie, mes névroses, celles de l'autre.
Si ma problématique mentale prends sa source et se cristallise autour de l'affectif, je ressens, le besoin même physique, de coucher sur papier, le début et la fin de cette histoire. Cet écrit, c'est aussi une manière pour moi de me pardonner, de lui pardonner, de me rendre visible cette aventure, palpable, de ne plus la nier.


Michelle dans sa plus belle interprétation de "Tu me touches pas OK" - My Blue Valentine

Nous nous croisons à un événement, j'ai l'impression que je lui plais (où est-ce parce qu'il me plaît que j'ai cette impression?), on se connait de loin, souvent croisés, jamais vraiment discutés. 
Il m'aborde mais empêtrée par le souvenir de ma courte histoire précédente, je le compare, je n'y fais que peu attention, je ne suis pas dedans et surtout, je ne veux pas me refaire du mal.

Nous nous croisons de nouveau, quelque temps plus tard, dans une autre soirée; cette fois-ci je me laisse aller, je le trouve beau, ses yeux, sa bouche, ses gestes, sa manière calme de parler et de me parler; moi qui d'habitude suis plutôt attirée par des hommes plutôt sûrs d'eux-mêmes, ses maladresses me touchent; il me semble gentil, j'ai envie d'apprendre à le connaitre et visiblement c'est réciproque.

Mais je refais cette première erreur (la chair est faible); j'ai envie de le découvrir vraiment, et pourtant, encore une fois, mon corps parlera à la place de mes sentiments.
Dépendance affective, trouble bipolaire ou véritable nature, je fais régulièrement ce genre de choses, je cherche à me faire aimer/apprécier par le biais de mon corps, par le biais du sexe.

Les débuts me conviennent, nous faisons en sorte de nous voir comme nous pouvons, j'essaye de vivre les choses de manière plus sereines qu'auparavant et surtout il m'apporte quelque chose de plus calme émotionnellement.

Même si mon trouble et mon abandonnisme me font souvent avoir des comportements et des rejets qu'il ne comprendra que peu ou difficilement; par moment ma tête pense "non", mon corps dit "oui" ou inversement, mais j'essaye de tenir le cap, de l'impliquer dans ma vie, de lui présenter des amis, j'ai cette envie de partage et à ce moment là c'est avec lui.
Ses valeurs, sa douceur et sa manière d'être avec moi me plaisent, même si j'ai parfois moi aussi, du mal à le suivre. Sexuellement je suis en phase, mentalement c'est plus compliqué, mais dans un sens, je ne le suis pas avec moi-même. Mais la fête est là, les soirées, l'alcool, les rires, les baisers et penser aux lendemains lui semblent autant qu'à moi compliqué.

Quelques mois plus tard et quelques mots au téléphone, l'incompréhension de cette fin, ses actes, sa manière de me parler, de m'embrasser, d'être présent physiquement, tout ça me parait tellement à l'opposer de ces quelques mots, de ce qu'il me semble être avec moi.


Des fins il y en a eu d'autres, jusqu'à la FIN, souvent de mon fait, du sien, je ne sais jamais vraiment, ses discours sont a contrario de ses actes et inversement, je ne sais plus quoi croire, qui croire, lui, les autres, même moi-même, je me perds. J'essaye, je veux partager (intellectuellement, socialement, artistiquement), mais je lui en demande trop et il me donne tellement peu.

Chaque séparation est de plus en plus violente, chaque mot et chaque phrase échangés dans ce contexte, brisent encore et encore la confiance qu'il me porte, que je lui porte; je finis inlassablement par lui montrer le pire de moi-même.
Des soirées à attendre un coup de fil, des explications, à angoisser de l'abandon, à m'embourber là-dedans en me disant que ça pourrait changer, me persuadant qu'on allait y arriver, qu'on allait retrouver cette flamme des débuts, que mes sentiments étaient forcément réciproques, que des actes parlaient plus que des paroles, que les débuts étaient encore là, tout croire sauf la fin.

Au nom de l'amour que je lui portais, j'ai repris mes comportements d'avant, ceux que j'avais eu tant de mal à me pardonner : harcèlements, questionnements, victimisation, attente... jusqu'au point de non retour; au nom de son amitié pour moi, nous avons si souvent dérapé.


Nous ne sommes jamais responsables des actes des autres, il n'est en rien coupable de ce que sa manière de fonctionner a pu créer chez moi, de mes fêlures rouvertes, et inversement; c'était à moi-même de mettre mes limites, de me protéger, de me connaitre, et ce constat englobe un plus grand, celui des "si j'avais su", "si j'aurais pu", "et si j'avais fait les choses différemment peut-être serait-il encore là".


Comme je suis de celle qui, en vivant avec mon temps et avec ce que je suis, est intimement persuadée que j'aime encore certains de mes anciens amours; non pas passionnellement mais rationnellement; qu'avec cet amour, mon cerveau a intégré le fait que nous ne sommes plus en "relation" mais que quoi qu'il puisse se passer dans nos vies nous répondront toujours présents, peut-être qu'un jour, avec lui, nous arriverons à nous pardonner nos comportements respectifs.


Dans cet article, toute ressemblance de prés ou de loin avec des personnes, des histoires, existantes ou ayant existé n'est absolument pas fortuite.



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