L'armée des 12 psys

En 1995, Terry Gilliam, le réalisateur de Monty Python : Sacré Graal, Brazil ou encore Las Vegas Parano, sort le film L'armée des 12 singes, inspiré du court métrage français La jetée.
Le film étudie notamment la nature subjective de la mémoire et son effet sur notre perception de la réalité, une étude du déclin de la communication directe dans le monde moderne en raison de l'interférence de la technologie et Gilliam nous amène à nous interroger sur cette société technologique moderne qui détermine, notamment à travers la manipulation médiatique, qui est fou et qui est sain d'esprit, qui est normal et qui est anormal.
C'est une des thématiques de ce blog, donc ça colle à mon propos, à toi prof de français du lycée, on ne s'aimait pas trop mais Big Up!

Mais pourquoi j'en suis venue à parler de ce film moi? 
Ah oui, déjà parce qu'il est top, donc si ça peut vous donner envie de le regarder c'est cool, il est dans la case "In" de la filmographie de Bruce Willis et puis j'avais besoin d'un titre à cet article.

Au cours de sa vie, une personne peut ressentir des difficultés psychiques qui se présenteront souvent sous la forme d'angoisses, d'anxiété, de phobies, de peurs, voire même d'un profond mal-être. 
Psychanalystes, psychothérapeutes, psychiatres, acupuncteurs, sophrologues et j'en passe sont là pour permettre d'écouter, d'apaiser, de mieux faire comprendre et souvent de guérir ces passages difficiles de la vie.
Avec plus ou moins bien de prise en charge, non-remboursements, problème de désertification médicale, 2 problématiques que l'on rencontre souvent dans le large spectre des maladies psychiques et psychiatriques.

Pour une personne qui présente un trouble bipolaire, son parcours de vie sera souvent, voir même constamment, en présence de cet armada d'outils à sa disposition en cas de crise, pour aller mieux et sortir la tête de l'eau (Isabelle Adjani dédicace).

Dans ma cheklist : 3 hospitalisations, 2 dans le public et 1 dans le privé, 1 TS ou surdose de médicaments volontaire (c'est mon ptit terme à moi); 
6 psychothérapeutes/psychologues différents, dont 1 TCC (je ferais un article sur les branches de la psychologie parce que sinon c'est le bordel); 
1 psychanalyste et plus de 15 psychiatres différents (si je compte ceux qui ont été de garde/en remplacement).
Ce n'est pas un concours de b..., mais ce n'est pas loin d'y ressembler.

Il faut longtemps, très, trop longtemps, avant que des mots soit mis sur des pathologies et par rapport à certaines personnes que j'ai pu rencontrer durant mes hospitalisations, je suis une petite joueuse, un petit Padawan du monde psychiatrique. 
Mais pourquoi me direz-vous? 
Il y a tout un tas de paramètres à prendre en compte.
Déjà, celui de la pathologie; quand on est bipolaire, on est sujet à des humeurs, parfois hautes, parfois basses, on est rarement stable; du coup quand on est dans le bas du bas, on va voir quelqu'un, on essaye d'aller mieux, et quand on est dans le haut du haut, on arrête. 
Combien de rendez-vous "loupés" sans prévenir, trop honteuse après pour rappeler et retourner voir cette psychologue qui me faisait tant de bien, je ne m'en souviens pas.
Ensuite, il y a des gros paramètres sociaux/économiques à prendre en compte, la baisse de moyens, donc la baisse des effectifs, le non-remboursement comme dit plus haut, le suivi qui doit se faire au long court, autant de paramètres qui font qu'une personne bipolaire ou avec une pathologie psychiatrique invalidante abandonne ou ne trouve que le recours de l'hospitalisation pour pouvoir se soigner.

Certains feront des séjours tous les ans, à la suite de rechutes, souvent pendant plusieurs mois, à la demande de leurs familles, amis ou d'eux-même. 
Jeunes, vieux, riches, pauvres, de toutes les catégories sociaux-professionnelles, j'en ai fait des rencontres, certaines enrichissantes, d'autres non; et même si je n'ai pas gardé contact car cela me rappelle trop ce que je suis et certaines difficiles périodes de ma vie, je pense souvent à eux et espère sincèrement que chacun ne s'en sort pas trop mal dans tout ça.


L'armée des 12 singes - 1995 - Brucie et Bradie


La filmographie de Terry Gilliam englobe un grand nombre de films qui traitent de la "folie" sous toutes ses formes et de comment cette "folie" interagit avec son environnement, pour tout ça et rien que parce que Terry est un foutrement bon réalisateur, oh toi, lecteur, je t'invite à en regarder certains.


Jeffrey Goines : Tu sais ce que c'est que la folie ? La folie, c'est la loi de la majorité.
Brad Pitt, L'Armée des douze singes (1995)

Ce n'est pas un article sur la psychanalyse...


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